• Les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la pêche ont diminué de 48 % par rapport aux niveaux des années 90. 
  • Europêche met en garde contre les conséquences pour les consommateurs du fait que des groupes de défense de l’environnement très influents deviennent radicalement plus sélectifs quant aux faits.

Le secteur de la pêche, représenté par Europêche et dont l’UAPF est membre, qualifie de trompeur et de peu utile le document “A way to decarbonise the fishing sector by 2050”, rendu public aujourd’hui par Oceana.

De l’avis du secteur, le rapport adopte une approche trop simpliste et partiale. Il ne s’appuie pas sur l’avis d’experts et de scientifiqes et ne donne pas une image juste du grand défi que représente la décarbonation de la flotte de pêche européenne, car il ne tient pas compte du travail, des efforts et des réalisations de ces dernières décennies. Europêche met en garde contre les conséquences pour les citoyens européens de la radicalisation progressive des groupes de défense de l’environnement présents sur la scène européenne.

Nombre d’entre eux poursuivent le seul objectif de décimer, voire d’éradiquer, les pêcheries de l’UE, en niant faussement leur contribution cruciale à la sécurité alimentaire et sans tenir compte de leurs réalisations en termes de durabilité.

Europêche salue et outient l’effort visant à faire de la décarbonation du secteur une réalité. À cette fin, la flotte de l’UE a continuellement investi dans des technologies visant à réduire la consommation d’énergie, à améliorer la conception des engins et l’efficacité des navires, à mettre à niveau les plans de gestion des déchets, à acheter plus intelligemment des matériaux et des fournitures durables afin de décarboniser notre industrie. À titre d’exemple, les navires de l’UE sont de plus en plus nombreux à installer des moteurs hybrides diesel-électriques, des systèmes d’hélice et de réfrigération efficaces et à participer à la pêche aux déchets et à des programmes d’économie circulaire. Cependant, une décarbonation complète est un défi sérieux qui nécessitera du temps, de la recherche, du financement, de l’innovation, de la numérisation, de la formation et des infrastructures portuaires pour que les technologies et les sources d’énergie à faibles émissions soient commercialement disponibles, rentables et sûres.

Javier Garat, président d’Europêche, a commenté : « Le secteur a déjà considérablement réduit ses émissions depuis 1990. En fait, et selon les données communiquées par l’UE conformément à l’accord de Kyoto, le secteur a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de près de la moitié par rapport à celles de 1990, année de référence pour les accords sur le changement climatique. La flotte a également réduit la puissance des moteurs de 59 % en moyenne par rapport à cette même année. De même, les nouvelles technologies ont permis un développement continu de l’efficacité énergétique (rapport proportionnel du carburant utilisé pour faire leurs prises). Dans ce contexte, Europêche souligne que 1990 est l’année de référence définie au niveau international pour mesurer les engagements de réduction des GES des Etats et non 2005 comme l’a récemment choisi la Commission européenne lors de l’adoption de sa stratégie globale de décarbonation ; par commodité au regard de la réalité des efforts passés réalisés par de nombreux secteurs économiques ».

Javier Garat poursuit :Depuis des années, le secteur se prépare à sa décarbonation dans le cadre des opportunités réglementaires et technologiques disponibles et dans le contexte des pandémies et des crises mondiales. Nous n’attendons pas que les ONG s’impliquent dans ce processus. Au contraire, il est triste de constater que de nombreuses ONG environnementales, au lieu de proposer des solutions réalistes main dans la main avec le secteur, préfèrent investir des millions d’euros dans des campagnes visant à diaboliser les engins de pêche comme le chalutage de fond et à “vendre” certains faux bénéfices des Aires Marines Protégées”.

Europêche rappelle que c’est précisément la communauté des ONG environnementales qui a plaidé contre les engins de pêche innovants comme la pêche par impulsion électrique. Une méthode de pêche plus respectueuse du carbone, soutenue par la science, qui a finalement été interdite en Europe en raison de la pression exercée par ces ONG sur les décideurs européens.

Par ailleurs, le secteur pointe également du doigt la réduction constante d’une flotte européenne vieillissante, qui compte actuellement 65000 navires actifs (75% de moins de 12 mètres), contre 81600 en 2018 et 103800 en 1996. En ce sens, il est surprenant que le rapport d’Oceana convertisse cette tendance (morose pour la flotte) en une attaque lors de la mesure des émissions de gaz à effet de serre des différents pays et types de navires. Si la taille n’est certainement pas une mesure absolue de l’empreinte carbone d’un navire, il convient de noter que les innovations liées au carburant nécessiteront souvent des navires plus grands, augmentant ainsi la capacité de la flotte, ce qui est actuellement une impossibilité réglementaire.

Selon Europêche, la pêche est un commerce mondial, et l’érosion continue de la flotte de l’UE aura pour conséquence que le poisson deviendra un produit alimentaire de luxe pour des groupes de population privilégiés. L’approvisionnement en cette protéine saine pour le reste de la population sera laissé entre les mains de pays tiers moins durables, comme la Chine, qui augmentent constamment leur capacité et comblent le vide laissé par une flotte européenne en déclin.

Press contacts: Daniel Voces, Managing Director of Europêche: +32 2 230 48 48 daniel.voces@europeche.org

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