Europêche, dont l’UAPF est membre, a présenté sa vision pour atteindre l’objectif de zéro émission dans le secteur d’ici 2050. Invitée en tant que partie prenante à des conférences de haut niveau organisées par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCAD)1 et la Commission européenne2, Europêche a réaffirmé son engagement inébranlable en faveur de la réduction desémissions de CO2, de la recherche d’alternatives énergétiques viables et de la diminution de la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, une nécessité urgente à l’échelle mondiale. L’organisation a reconnu le rôle positif du secteur de la pêche dans la lutte contre le changement climatique tout en soulignant l’importance d’une transition énergétique juste basée sur des calendriers réalistes, une collaboration stratégique avec le monde universitaire et les développeurs de technologies, la suppressiondes obstacles législatifs et la mise à disposition d’un financement adéquat.

Les gouvernements du monde entier et ses industries sont à la recherche de solutions qui peuvent aider àréduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.Bien que les émissions du secteur de la pêche constituent une fraction mineure, représentant seulement0,1 % à 0,5 % des émissions mondiales de GES en 2023, Europêche reconnaît la responsabilité de l’industrie dans la minimisation de son impact. Le secteur a déjà réalisé des progrès significatifs, les émissions du secteur de la pêche de l’UE ayant été réduites de 50 % depuis 1990.

Sur la voie de la décarbonation, Europêche souligne les progrès réalisés par les pêcheurs en investissant dans des engins de pêche sélectifs et en réduisant le contact avec les fonds marins, ce qui permet de réduire la consommation de carburant et les émissions. Les navires de l’UE adoptent de plus en plus demoteurs diesel-électriques, d’hélices efficaces et de systèmes de réfrigération, tout en participant activement à des programmes d’économie circulaire. Ces efforts illustrent la volonté du secteur d’adopterdes pratiques à faible impact.

Javier Garat, Président d’Europêche, a déclaré : “Le secteur de la pêche est un élément clé de notresociété et un exemple à suivre. Les pêcheurs sont à l’avant-garde de la lutte contre le changementclimatique, car ils fournissent l’une des protéines animales les plus saines avec une empreint carbone minimale. La flotte européenne progresse sur la voie de la neutralité climatique depuis 1990. Cette année devrait être l’année de référence pour la réduction des émissions des pêcheries de capture afin dereconnaître les efforts accomplis par le secteur”.

Europêche reconnaît cependant que la transition vers des sources d’énergie alternatives présente des défis, car certaines technologies, telles que le stockage de l’hydrogène, nécessitent quatre fois plus d’espace à bord que le gasoil traditionnel. Étant donné que le secteur de la pêche de l’UE est confronté à des restrictions de capacité concernant le tonnage brut des navires (espace à bord), ce qui entravel’installation de technologies vertes, Europêche préconise d’adapter la définition de la capacité de pêcheen Europe afin de permettre la modernisation de la flotte.

Europêche souligne la nécessité d’un soutien institutionnel et d’un financement ciblé pour atteindre ces objectifs ambitieux. Cependant, le fonds européen pour la pêche (FEAMPA) est insuffisant pour couvrir les coûts associés.Europêche encourage l’exploration de sources de financement supplémentaires, telles que la Banque européenne d’investissement, la création d’un nouveau fonds ou simplement la révision du nouveau FEAMPA. De plus, l’âge moyende la flotte européenne étant de 31,5 ans, des plans de renouvellement de la flotte sont impératifs pour faciliter la transition vers une pêche moderne. Selon Europêche, le changement de moteur n’est ni suffisant ni réalisable sur desnavires aussi anciens.

Daniel Voces, directeur général d’Europêche, a conclu : “Pour parvenir à une décarbonisation complète du secteur, il faut adopter une approche globale comprenant des sources d’énergie sans émission, la modernisation des navires, l’amélioration de la conception et de la composition des engins de pêche, la réduction du temps passé en mer et une analyse minutieuse de la consommation d’énergie par kilo de poisson débarqué. Cette transition ne doit pas compromettre la contribution continue du secteur de la pêche à la production alimentaire durable de l’UE et nécessite donc un calendrier réaliste aligné sur lesprogrès technologiques, les considérations logistiques et la législation de soutien. L’engagement de toutesles parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement et le développement des infrastructuresnécessaires sont également des éléments essentiels du processus”.

Contacts presse :

Rosalie Tukker, conseillère politique principale d’Europêche : +32 2 230 48 48 rosalie.tukker@europeche.org

1 https://unctad.org/meeting/trade-and-development-board-seventieth-session

2 https://etransition-fish-aquaculture.eu/