La CTOI, dont la 27e session s’est tenue à Maurice du 8 au 12 mai, a adopté par consensus 9 résolutions, notamment sur le thon obèse, le système de surveillance électronique et les cétacés. L’adoption de réductions de capture pour le thon obèse, comme le demandait le comité scientifique de la CTOI, prouve une fois de plus que les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) peuvent appliquer des stratégies de capture modernes pour les espèces de thon tropical, fondées sur les meilleures connaissances scientifiques. L’adoption de lignes directrices pour les systèmes de surveillance électronique devrait également permettre d’améliorer progressivement la couverture des observateurs, qui est actuellement très faible au sein de la CTOI.
Après l’adoption l’année dernière d’une limite de capture globale pour le thon obèse, la CTOI, sous l’impulsion de l’UE et du Japon, a adopté des limites de capture individuelles ainsi que des réductions de capture pour les plus gros pêcheurs. Anne-France Mattlet, directrice du Groupe Europêche Thon, approuve totalement cette décision : « L’adoption de limites de capture pour le thon obèse est essentielle pour garantir la durabilité de la pêcherie. Nous espérons seulement que les petits opérateurs, qui ont eu la possibilité de récolter jusqu’à 2 000 tonnes par an au cours des deux prochaines années, joueront également le jeu et n’iront pas au-delà sans demander une redistribution du TAC, comme cela a été le cas pour le thon albacore ».
La proposition européenne multi-espèces sur le thon tropical a cependant été rejetée et aucun compromis n’a pu être trouvé sur l’albacore, ce qui aurait permis de rallier les opposants à la mesure. Anne-France Mattlet a déclaré : « Nous regrettons le refus total de plusieurs États d’adopter des limites de capture pour l’albacore et le listao à des niveaux permettant leur exploitation durable. La proposition multi-espèces de l’Union européenne permettait d’atteindre cet objectif tout en garantissant des conditions plus favorables aux États côtiers en développement, mais elle s’est heurtée à une forte opposition en début de semaine. Comment est-il possible que la plupart des parties, y compris les États côtiers en développement qui en sortiraient gagnants, ne l’aient même pas envisagée ? »
En ce qui concerne les dispositifs de concentration de pêche (DCP), un groupe de travail a été créé à l’initiative de la Corée, afin d’étudier les impacts et d’éventuelles nouvelles mesures de gestion fondées sur la science.
Une étape importante a également été franchie pour la précision des données : la CTOI a adopté des lignes directrices pour les systèmes de surveillance électronique (VMS). Les flottes seront désormais autorisées à compléter les observateurs humains embarqués par des VMS, y compris pour les navires de petite taille. Xavier Leduc, président du groupe Europêche Tuna, a conclu : « Les lignes directrices relatives à l’VMS sont enfin adoptées, ce qui permettra à toutes les flottes d’augmenter le nombre d’observateurs à bord de leurs navires. À l’heure actuelle, seule la flotte européenne de senneurs à senne coulissante applique volontairement une couverture d’observateurs de 100 %. Les autres flottes, y compris les palangriers industriels asiatiques, atteignent à peine les 5 % de couverture obligatoire ».
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la viabilité et la qualité des données. Les propositions seychelloises visant à améliorer la déclaration des captures et les statistiques, y compris sur les DCP, ont été rejetées par les États côtiers en développement et par le Japon. Ce dernier a également repoussé la proposition des Maldives sur les requins, qui aurait définitivement interdit l’enlèvement des ailerons de requins dans cet important océan. Europêche note avec une grande déception cette nouvelle objection à une mesure visant à protéger les requins et rappelle que le shark finning est interdit dans l’UE depuis 2013. La proposition européenne sur un mécanisme d’arraisonnement et d’inspection a également été rejetée par la Chine.
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